5/17/2015

Qui est Madame Frédérique Pelletier ?

Par Harun Köksal et Kübra Taştemir



Nous avons posé les questions à Madame Frédérique sur la Turquie et suite à ses réponses on a dit « Maaşallah ».

Est-ce que vous pourriez brièvement vous présenter ?

Je suis à Galatasaray depuis Septembre 2001. D’abord, j’étais responsable du projet du Centre d’Auto d’Apprentissage ; et puis professeur et maintenant je suis la coordinatrice de l’équipe depuis 2010.

Vous êtes une française à l’étranger. Est-ce que vous êtes contente du vivre à Istanbul, en Turquie ? Est-ce que vous avez visité des autres villes de la Turquie ?

Il y a 14 ans, je suis à Istanbul et je me plais beaucoup à Istanbul et en Turquie.  Néanmoins, les premières années, j’ai fait tout le tour de la Turquie. J’ai visité toute la côte ouest. Depuis Tekirdağ, Çanakkale et la côte du sud je connais bien jusqu’à Alanya, Fethiye. Ensuite, je suis allée à Gaziantep, à Urfa, à Van, à Diyarbakır, à Mardin, Kars, Trabzon. 

Sivas? Je suis Sivasien. (Harun)

Oui, j’y suis passée une fois :) Il y a quelques villes que je ne connais pas comme Konya, je regrette. C’est-à-dire… je connais bien la Turquie.

Les émotions sur le Bosphore

GSU se trouve au bord du Bosphore. Quand vous passez le temps à GSU ? Quelle émotion ressentez-vous ?

Je suis attachée au projet de la francophonie à Galatasaray. Il y a déjà de l’émotion même quand je ne suis pas sur le Bosphore. Évidemment, il y a la bouffée d’oxygène sur le Bosphore. C’est un point intéressant parce qu’on voit beaucoup de choses géographiques, on est à la frontière entre deux continents. C’est un peu mythique d’être en Europe et de voir la côte asiatique… et puis historiques. On voit de Topkapı, l’arrivée de la technologie avec les ponts, les mosquées, etc. Et puis surtout, on voit des dauphins passer ! D’ailleurs, je suis toujours en train de regarder dans l’eau, les méduses, etc. Ça c’est une chose et après de voir les gens vivre – les étudiants –  regarder comment ils se comportent, la communication entre eux, etc. Donc, c’est un spectacle… Galatasaray.

Vous êtes une des professeurs qui enseigne la langue française à GSU. D’après vous, quelle est la meilleure façon d’enseigner une langue ?

Ce qui est important, c’est le contexte. On n’apprend pas une langue isolément. On apprend une langue parce qu’on veut faire des choses avec cette langue. Il y a des différences entre l’Institut Français à Taksim et GSU. On met en place quelque chose, un dispositif, un système pour que les étudiants apprennent leur discipline. Ce n’est pas la même chose qu’apprendre justement le tourisme. Ils apprennent  le française parce que le française va les aider à comprendre leur matière, va les aider à comprendre le monde aussi. Ensuite, sur les méthodes, le mot « facile » ne dit pas grand chose. Qu’est-ce qui est facile ? Qu’est-ce qui n’est pas facile ? Pour une même chose, un  étudiant va trouver la chose facile, pour un autre étudiant ce sera difficile. Je pense qu’on crée un système qui motive l’étudiant. Pour le motiver, il faut qu’il comprenne pourquoi il apprend.

La deuxième chose pour le motiver, c’est un rôle actif. Celui qui prend la décision ou celui qui fait n’est pas seulement là pour noter, il est là pour faire. C’est surtout plus efficace.
Et puis la troisième chose qui m’intéresse, moi, dans les méthodes qu’on apprend le français à travers l’apprentissage du français est plus important parce que entre maintenant et l’âge de vos parents et de vos grands-parents, ils ont fait les mêmes métiers toute leur vie. Aujourd’hui, on est dans un contexte complètement différent. Moi, par exemple, c’est mon troisième métier. J’ai fait d’autres métiers avant. La chose la plus importante à apprendre, c’est de s’adapter à différents établissements, à différentes  méthodes de travail. Donc, la méthode la plus facile n’existe pas. Chacun est différent mais la méthode la plus efficace, c’est de dire «  j’apprends pour faire des choses et pour pouvoir continuer à apprendre toute ma vie ».

Le inférences de 14 années au GSU
Nous avons parlé de la situation des étudiants de GSU , elle a donné son opinion.

Les étudiants de GSU, ont-ils passablement de possibilités techniques pour apprendre le français ?

Les étudiants Turcs déjà oui. Je pense que vous avez des aptitudes parce que vous êtes des étudiants spontanés. Par exemple,  en France, les étudiants ont toujours peur de prendre la parole. Vous n’avez pas cette peur. Donc, vous avez la capacité de produire plus facilement. Ça, c’est vrai. Au surplus, vous entendez bien et vous entendez peut-être mieux que certaines cultures car vous avez une bonne oreille musicale dans les cultures Turques. Et puis troisièmement à Galatasaray, on a des étudiants qui sont sélectionnés, les meilleurs étudiants de la Turquie. Donc, il y a une compétence intellectuelle élevée. C’est pourquoi il y a tout, ça marche à Galatasaray.

Les étudiants qui préfèrent GSU ne viennent pas en voulant l’éducation en français. Ils le préfèrent généralement pour la réputation de GSU. Pensez-vous que ce soit un problème pour les professeurs pendant l’éducation ?
Si un étudiant arrive en classe de préparatoire et qu’il ne veut pas apprendre la français, c’est effectivement un problème pour les professeurs. Le travail des professeurs, c’est de montrer aux étudiants tout l’avantage qu’il y a à apprendre le français. Je pense que tu exagères un petit peu. Il y a des étudiants qui veulent apprendre la français et qui aiment la français.

Une année et une langue
On a parlé des niveaux en français des étudiants de GSU et elle a répondu sincèrement. Elle nous a  donné des informations sur les changements survenus en « Hazirlik ».

Lorsque les étudiants de la classe préparatoire passent en licence, ont-ils un niveau suffisant en français pour apprendre leur cours ?
Avant 2009, il y avait deux années de classe préparatoire, le niveau était mieux en arrivant en licence. En 2009, il a été décidé deux choses : de faciliter les cours en licence 1 pour justement l’adaptation des étudiants parce que « Hazirlik » n’est plus qu’une année.
Si un étudiant réussit bien en fin de « Hazirlik »  avec une bonne note et si les départements ont facilité les cours, ça devrait bien se passer. Par ailleurs, si un étudiant réussit avec environ seulement 48-49 , il a moins de qualité, moins de compétences pour suivre les cours en première année.

Elle a répondu avec quelques critiques et mots d’esprit.

Est-ce qu’une année est assez pour apprendre une langue et pour le français ? 

Généralement, les étudiants calculent, ils raisonnent en terme de notes quand ils raisonnent en terme de notes, ils disent : « oui, ça y est » à partir du mois d’avril, j’ai assez de points. Donc, j’arrête de travailler. C’est le problème.
Si un étudiant suit régulièrement le travail que lui donne le professeur, il peut en travaillant régulièrement réussir avec un bon niveau. S’il raisonne avec les notes, l’année n’est pas suffisante.

Être étudiant à GSU

Si vous étiez étudiante, est-ce que vous voudriez étudier à GSU ? Pourquoi ?
C’est une question que je ne me suis jamais posée parce que j’ai fait des études de biologie. Il n’y a pas de département de biologie à GSU et maintenant je suis vieille, je ne suis pas en situation d’étudiante. Si j’étais jeune, par exemple si j’étais une étudiante de sociologie, oui je voudrais bien mais comme j’ai dit, j’aimais faire d’étude génétique.

Le grand avantage
Nous ne sommes pas nombreux au campus de Gsu c’est bien selon des gens mais plusieurs personnes oublient : peut-être ça veut dire que c’est quota. Elle a donné son avis et expliqué l’origine de cette situation.

D’après elle, est-ce que c’est un avantage que les étudiants ne soient pas nombreux en classe et au campus ?
L’université a été créée en 1992 par les Président turc et français de l’époque. Il y a un article  qui dit : « apprendre les relations internationales en langue française avec des méthodes françaises ». C’est quand même difficile, il faut un petit quota de petit effectif par classe. Échanger avec des professeurs en classe donc c’est quelque chose qui a été décidé pour être un avantage pour les étudiants. Ça veut dire que les étudiants en licence, il faut qu’il puisse poser des questions librement, demander des choses aux professeurs, donner leur opinion pour qu’ils parlent mieux français. Donc, c’est des grands avantages.

Continuer l’apprentissage de la langue pour but
Les étudiants de GSU profitent de l’occasion pour apprendre plusieurs langues. C’est super mais ensuite ?

à GSU, il y a plusieurs langues enseignées, comment est-ce que les étudiants peuvent utiliser cet avantage après avoir étudié ?

L’objectif de GSU, un étudiant quand il termine de licence, il sait trois langues, en français niveau C1 et anglais . C’est le but. Les étudiants diplômés du GSU, ils sont capables d’apprendre.

C’est important déjà de pouvoir aller étudier aux Etats-Unis ou en France ou encore au Canada, de pouvoir aller en Belgique, de pouvoir maitriser ces trois langues. C’est important de pouvoir lire des articles dans des langues principales.

Si on veut faire un métier académique, c’est indispensable, de maitriser l’anglais et le français, si on veut  travailler au bureau, etc. Si on connait des langues, on peut changer de professions ou changer de lieux de travail. 

Et la plus importante chose, c’est qu’il faut pouvoir parler des langues étrangères pour contacter et aussi rencontrer des étrangers.

Enfin, si tu peux parler des langues étrangères, tu peux faire le métier que tu veux. C’est très important.

Une petite question
Dès qu’on a appris qu’elle connaissait bien la Turquie et qu’elle était en Turquie depuis 2001, on a été curieux et on lui a demandé…

Est-ce que vous parlez le turc?
Justement, je connais mal (en riant) c’est très mal. Je comprends bien mais par contre j’ai beaucoup de difficultés à parler parce que tout le monde veut parler en anglais, en français. Je ne peux pas progresser parce que je passe beaucoup de temps au travail et je parle français. Je devrais pouvoir connaitre très bien en turc.

Nous avons été désolés qu’elle ne parle pas en turc avec nous. Nous avons remercié madame Frédérique pour cette interview.

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